Nouvelliste du 05.07.10 - Glaciers, pas si cuits

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  Nouvelliste du 05.07.10 - Glaciers, pas si cuits

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Glaciers, pas si cuits

«Durant la période romaine, les glaciers alpins étaient beaucoup plus petits qu’ils ne le sont actuellement», a déclaré ce week-end le glaciologue français Sylvain Coutterand, qui a donné une conférence dans le cadre de la Rencontre du livre de montagne d’Arolla. La preuve? Une voie romaine semi-pavée passait un col dans la région d’Arolla. On peut la suivre encore aujourd’hui… jusqu’à ce que sa trace soit recouverte par un glacier. La Terre a connu des périodes chaudes avant aujourd’hui.

Durant l’histoire de la planète, les glaciers ont connu de grandes variations d’extension. Il y a vingt millions d’années, il n’y avait pas un seul glacier dans les Alpes. Au contraire, la végétation y était luxuriante, comme elle peut l’être en Floride à l’heure actuelle. Les glaciers sont apparus dans les Alpes il y a seulement trois à quatre millions d’années. «Ces 2,5 derniers millions d’années, il y a eu une trentaine de glaciations», constate le glaciologue. Le dernier maximum glaciaire s’est produit il y a environ vingt deux mille ans. A ce moment-là, la température moyenne de la Terre était inférieure de six degrés à celle que nous connaissons aujourd’hui. En Amérique du Nord, les glaces allaient jusqu’à l’emplacement de l’actuel New York. En Europe, les glaciers du nord s’étendaient jusqu’à Berlin et le glacier du Rhône s’arrêtait à une vingtaine de kilomètres de Lyon. Les glaces remplissaient la vallée du Rhône. Seuls quelques sommets émergeaient. Quelqu’un qui se serait retrouvé sur l’actuelle place Centrale de Martigny aurait eu au-dessus de la tête une couche de près de 2000 mètres de glace. Depuis cette époque, la calotte glaciaire a largement fondu. Le niveau marin a augmenté depuis de… 120 mètres, ce qui a fait perdre aux continents une belle portion de leurs terres.

Le glacier d’Aletsch a connu sa plus grande extension moderne en 1856. A partir de cette date, il recule régulièrement et même de manière assez spectaculaire depuis une vingtaine d’années. Il est toutefois plus grand aujourd’hui que durant la période romaine.

Les scientifiques ont constaté que durant les âges glaciaires, l’atmosphère terrestre contenait 200 particules de CO2 par millions de particules total (ppm) et en renfermait 280 en période chaude. Actuellement, nous en sommes à 360 ppm, a expliqué Sylvain Coutterand. Reste à savoir s’il faut craindre ce constat. La question qui se pose est: la concentration en CO2 est-elle la cause ou la conséquence, en raison du changement de végétation, du changement climatique?

Jean-Yves Gabbud
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