Nouvelliste du 26.04.10 - A 2919 mètres, des amitiés

Articles interceptés dans les médias
Répondre
arollablabla
Agitateur
Agitateur
Messages : 3259
Enregistré le : 04 juin 2007, 16:37
Facebook : arollablabla
Localisation : Rond-Point Arolla
Contact :

  Nouvelliste du 26.04.10 - A 2919 mètres, des amitiés

Message non lu par arollablabla »

Image

A 2919 mètres, des amitiés...


Ambiance - C'est la course des superlatifs mais surtout celle des populaires, de leurs amis ravitailleurs et des bénévoles. Aller jusqu'au bout pour les uns et partager pour les autres, voilà leur crédo. Reportage au col de Riedmatten.

"Adjeu hein, bonne journée!" Très valaisan, le salut paraît banal. Il l'est moins lorsque c'est un patrouilleur qui le prononce à l'endroit de ses amis ravitailleurs. Parti de Zermatt, l'homme déchausse ses skis et les fixe au sac. Il lance un au revoir simple, naïf, presque insensé lorsque l'on jette un regard vers le sommet. En haut? Quelque 150 mètres de montée à pied jusqu'au col de Riedmatten. Pas extrêmenent raide si ce n'est que, de là, il lui restera encore 20 kilomètres à parcourir. Le salut traduit bien l'état d'esprit de ces amoureux de la montagne. Qu'ils soient participants, spectateurs ou ravitailleurs.

Une volonté d'y arriver

Il y a d'abord la volonté des concurrents d'aller jusuq'au bout mais aussi celle de leurs intendants sur le parcours. Ce qui n'est pas forcément évident. "Nous avons emprunté les remontées mécaniques un bon moment avant le départ d'Arolla", confesse cette Valaisanne. Sauf que du sommet du téléski, il reste une heure et demie à peaux de phoque jusqu'à Riedmatten.... "Nous sommes arrivés tout juste pour accueillir nos amis qui montaient fort!"

Un plaisir de partager

D'autres, plus prévoyants, sautillent pour faire la nique à la fraîcheur matinale. Ils sont là depuis 4 heures du matin. Et ne risquent pas de manquer leurs protégés. Puis protègent les autres. "Ah oui, on ravitaille tout le monde!", s'exclame une Vaudoise, viande séchée et fruits secs à la main. "On ne va pas redescendre avec tout ça". Et voilà que les ravitailleurs sympathisent, espagnols, suisses alémaniques ou français. Comme ces Haut-Savoyards qui apprécient visiblement leur première participation "passive" à la PDG. "Cette course est excellente. Rien à redire." Un résident secondaire de la région, lui, n'a aucune patrouille à ravitailler. Simple spectateur, il a grimpé à Riedmatten pour la huitière fois. Par pur plaisir d'encourager.

Du fair-play

Et des encouragements, des tapes sur l'épaule, il y en a eu. Quelque 700 fois comme autant de patrouilles. Dès 3h30. Normal. L'immense majorité des coureurs est d'un fair-play à méduser un stade de football. Il y a bien quelques décibels inopportuns, un geste déplacé, une remarque inutile. Détail en regard de ce coureur qui aide à sangler les skis d'un voisin inconnu. Et du rappel à l'ordre - port du casque et des gants obligatoire pour l'ascension - qui sonne comme une fin de récréation, dans la bonhomie. Difficile donc pour le chef de poste, Alexandre Doyen, de stopper les concurrents hors délai. "C'est la puce électronique qui est impitoyable, pas nous."
Alors que l'aube n'estompe pas encore le long serpent lumineux qui s'étire dans la montagne, ailleurs un autre sentier improbable s'éclaire. Un peu plus au sud, sous le pas de Chèvres. Certains ravitailleurs l'empruntent, des spectateurs aussi. L'accès au col étant interdit aux non-concurrents, l'étape suivante, les Dix, se fait par les chemins de traverse.

Une promesse de revenir

Ils reviendront sûrement. Dans deux ans. c'était par contre la dernière édition pour le responsable du team militaire au chronométrage. Le lieutenant-colonel Jean-Pierre Pahut, 12 PDG au col de Riedmatten, rend les armes. Lui est ses deux amis bénévoles ont connu la peau de phoques via cette course mythique. Mais eux aussi reviendront dans deux ans. En tant que coureurs! "On pourra voir enfin ce qui se cache derrière le col de Riedmatten..."

Pascal Fauchère
Répondre