Les échelles du Pas de Chèvre - datant de 1938 - ont été changées
Les échelles du Pas de Chèvre ont été changées durant l'été. Le passage mythique entre les communes d'Evolène et Hérémence a dû être fermé pendant trois semaines et les randonneurs ont été redirigés vers le col de Riedmatten. S'il reste encore quelques ajustements à effectuer, les échelles sont aujourd'hui plus spacieuses et plus rassurantes pour un public toujours plus nombreux à les emprunter en été comme en hiver. Quatre échelles permettent aux skieurs et aux marcheurs de gravir une montée moins abrupte. L'initiative de ce changement vient de plusieurs guides du val d'Hérens, dont Raphaël Mayoraz, futur géologue cantonal.
La sécurité prime
"Des discussions étaient entreprises depuis longtemps déjà entre des passionnés de la région. Avec la fonte des glaces sous la roche, l'accès aux échelles du côté du val des dix devenait dangereux. Il était temps de passer à l'action", exprime Raphaël Mayoraz. Les anciennes ont été posées en 1938 par des passionnés de la vallée. Forgées à la Grande Dixence, elles avaient été acheminées à l'époque à dos de mulets et d'hommes. Depuis, ce sont plusieurs dizaines de milliers de personnes qui les ont utilisées. "A l'exception de quelques extensions nécessaires à cause de la fonte du glacier, elles n'avaient subi aucune modification. La nouvelle structure est plus sécurisante." Un constat corroboré par les randonneurs suspendus au-dessus du val des Dix. "Les anciennes échelles étaient impressionnantes et repoussantes pour bien des personnes. Celles-là rassurent, mais ça reste une montée d'adrénaline", explique Marc Meyer, touriste français. Des jeunes Belges parlent eux d'un effort physique moindre. "Grâce aux différents paliers, les changements d'échelles tétanisent moins les muscles.
Soutenu par le Club alpin
Changer des échelles à 2855 mètres d'altitude n'est pas une mince affaire. L'initiative des guides hérensards est devisée à 150 000 francs. Une somme que les spécialistes ont trouvée au-près de deux communes mais surtout de la section Monte Rosa du Club alpin suisse (CAS), engagé à hauteur de 125 000 francs. "C'est un passage absolument primordial pour nous. La cabane des Dix en dépend. Nous avons donc tout de suite collaboré", explique Philippe de Kalbermatten, responsable des cabanes de la section Monte Rosa. Au point d'en devenir le maître d'ouvrage. "C'est dans notre intérêt que les chemins de cabane soient plus sûrs." Malgré ce changement, le Pas de Chèvre restera mythiques. Grâce aussi à un bout de l'ancienne échelle préservé pour la sauvegarde du patrimoine.
Samuel Jacquer
Quatre échelles, trois paliers. Elles entament moins le moral et le physique des randonneurs qui les empruntent.
