Arolla est une station très ancienne, de réputation internationale, dûment établie. Ce furent les Anglais les premiers, alors même qu'il n'y avait pas de route, qui partirent à la découverte des hautes cimes dont le point de départ ne pouvait être qu'Arolla, vaste domaine flanqué de forêts d'aroles. Arolla tire son nom d'arole et devint le "paradis des Anglais" qui y séjournaient entre deux ascensions à la Dent-Blanche, au Mont-Collon, au Mont-Blanc de Cheilon, à la Dent-d'Hérens et même jusqu'au Cervin. Aux alpinistes britanniques se joignirent bientôt des Allemands, des Français, des Belges, mais longtemps après que les premiers eurent fait connaître la région et que des Evolénards eurent construit des hôtels.
Aujourd'hui, Arolla, naguère station d'été, s'est équipée pour les sports d'hiver.
Pour mesurer vraiment le chemin parcouru depuis 1872 et démontrer l'évolution touristique d'Arolla, sis à plus de 2000 mètres d'altitude, il faudrait procéder à une longue étude. Telle n'est pas mon intention dans cet article par lequel j'entends simplement signaler à nos lecteurs qu'Arolla, grâce à d'intelligents animateurs qui ont compris que l'union fait la force, est en train de devenir une station d'hiver dont on parlera beaucoup dans les années à venir. Les hôtels y sont peu nombreux, mais peuvent loger plus de 300 personnes dans des conditions de confort remarquables à cette altitude. L'accueil est chaleureux. Pas de snobisme, mais une simplicité de bon aloi, apprécié comme il convient par des touristes de toutes les nationalités.
Arolla peut ajouter à ses lettres de noblesse, le titre enviable de station idéale pour le ski de printemps.
Pendant les fêtes de Pâques, il y a avait beaucoup de monde à Arolla. Le nouveau téleski de Fontanesses, d'une longueur de 11950 mètres avec un débit horaire de 600 personnes à l'heure, a fonctionné sans arrêt. La neige était excellente. Elle l'est encore et le sera durant les prochaines semaines. Les champs de ski offrent d'énormes possibilités de randonnées et de belles descentes pour skieurs de toute catégorie.
On prévoit déjà d'équiper la station d'un deuxième téleski de même importance pouvant amener les skieurs dans les hauts de l'alpage de Pragras. Là encore, on peut envisager une extension formidable des sports d'hiver. Les initiatives que l'on prend là-haut méritent d'être suivies avec intérêt et l'appui sans réserve de deux qui peuvent stimuler mieux encore le développement de ce site appelé - qu'on le veuille ou non - à s'imposer comme grande station d'été et d'hiver.
f.-g. g.
Article paru dans le Nouvelliste du 15.04.1968
